La nuit et ses rêves troubles : des femmes chevauchent dans les airs, d’autres foulent le sol enneigé, se portent dans les forêts et même dans les maisons : les huis ne les arrêtent pas la nuit venue. Et puis cette main froide qui vous monte dans le dos, sous les draps et sous les habits. Cette maison est habitée par des gens que personne ne voient, qui nous semblent plus proches que ceux de chair. La détresse de toute une jeunesse tient à cela : la frayeur des ombres sans visage, les voix du passé qui se font entendre, la nuit venue. Quand dans nos têtes s’éveillent des êtres endormis depuis des siècles, qui se mettent à parler. Ce noir qui fait peur attise pourtant ce feu qui couve depuis toujours au fond de l’être, les braises ambrées d’un désir de mort, de vivre ce qui était. Ce monde qui change toujours pour le pire n’est alors attirant que pour ses ruines et ses tombes.